Charles BRASSEUR, un givetois dans la Grande Guerre.

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Carnet de route d’un territorial

Né à Givet en 1873, Charles Désiré Brasseur est ébéniste, comme son père, qui tient le commerce familial. Marié en 1901 avec Laure Presseau, Charles a quatre enfants au commencement de la guerre, Marcel, Geneviève, Henri et la petite dernière, Yvonne, née en 1914. Ayant fait son service militaire en 1893, il est rappelé dans un régiment d’infanterie territoriale lors de la mobilisation en août 1914, il a déjà 41 ans.

Dans un carnet, il va consigner tous les évènements qu’il a pu subir lors de ses quatre années de guerre. Le récit précis et circonstancié raconte son quotidien. On y découvre que les territoriaux étaient très mobiles : d’abord à Charlemont où il fuit de façon aléatoire l’avancée des Allemands, il se retrouve à Laon, passe par Beauvais, devient instructeur à Nantes, puis retourne derrière les lignes dans la Somme et lors de la bataille de Verdun, extrayant de la pierre dans des carrières ou déboisant dans les Vosges, pour finir blessé à la tête au sud-est d’Amiens en septembre 1918. Éloigné du front, il travaille alors sur une chaîne de montage dans l’usine d’aviation Bernard à La Courneuve, travail de précision, mais pas très dur selon lui. Charles Brasseur subit les bombardements de Paris par les Allemands en mars 1918.

Son récit, qui se lit comme un roman, s’arrête en avril 1918 : son feuillet matricule précise qu’il se retire à Givet en 1919 à sa démobilisation. Il retourne à son commerce d’ébéniste. En 1936, il vit toujours à Givet avec sa femme et leur fille Yvonne au 21 rue Thiers. Il y décède le 30 août 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Ce récit passionnant a été confié aux Archives départementales, pour numérisation, par Jean-Luc Renaux, habitant Baltimore aux États-Unis, dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre. Jean-Luc Renaux est l’arrière-petit-fils de Charles Brasseur.