Les plans du fort de Charlemont de la Chefferie de Mézières (14R 4)

Document 1

Construit sur l’ordre de l’empereur Charles Quint au 16e siècle, le fort de Charlemont est l’une des fortifications les plus célèbres des Ardennes. Louis XIV, grâce aux traités de paix de Ryswick de 1680, en obtient le rattachement au royaume de France. Onze années plus tard, le 22 juillet 1691, le roi décide de rassembler en un département unique les services et le personnel de l’ensemble des places fortes du royaume. Elles sont regroupées en vingt-trois directions à la tête desquelles sont placés des directeurs des fortifications. Chaque direction est subdivisée en des circonscriptions plus réduites, les chefferies. Elles sont nommées ainsi car elles sont placées sous le commandement d’un officier nommé le « chef du génie ». Habituellement, une chefferie comprend une place principale où réside le chef, et quelques autres qui en sont les annexes.

À la fin du XIXe siècle, dans le département des Ardennes, une chefferie a pour siège la citadelle de Mézières d’où elle contrôle des places fortes secondaires parmi lesquelles le fort de Charlemont à Givet. Le rôle de la chefferie est de gérer le domaine militaire de l’État en prenant en charge les opérations de surveillance, d’extension et de réduction. Le chef du génie est également responsable de la préparation, de l’exécution et de la comptabilité des travaux.

Les Archives de la chefferie de Mézières conservées aux Archives départementales des Ardennes (sous-série 14R) reflètent  les missions confiées à cette administration.

Dans sa tâche de gestion du domaine militaire, la chefferie de Mézières est, en effet, amenée à réaliser des plans d’ensemble des fortifications de Givet (document 1), certains précisent même dans leur légende le nombre d’hommes et de chevaux que chaque bâtiment peut accueillir (document 2).

En vue de la vente éventuelle des terrains de Charlemont, la chefferie dresse également un plan déterminant les lots à vendre, leurs valeurs ainsi que les acquéreurs possibles (document 3).

Enfin, les chefferies ont l’obligation, pour servir à l’étude des questions de casernement, de réaliser le «Petit atlas des bâtiments militaires ». Celui-ci, outre un plan d’ensemble de la place forte (document 4), comprend des plans au 1/500e de tous les bâtiments dépendant du service du génie, par exemple celui de l’hôpital (document 5).

Les chefferies, après la Seconde Guerre mondiale, disparaissent et sont remplacées par les arrondissements des travaux du génie.

Document 2 Document 3 Document 4 Document 5