La matrice des propriétés bâties du quartier du Saint-Sépulchre de Charleville

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À l’occasion du 50e anniversaire de la fusion des communes de Charleville, Étion, Mézières, Mohon et Montcy-Saint-Pierre, les Archives départementales des Ardennes mettent en lumière tous les deux mois un document emblématique issu des fonds d’archives de ces cinq communes.

Après la charte de Mézières, le registre de la fabrique de l’église de Mohon, le registre des livrets d’ouvriers de Montcy-Saint-Pierre et le registre des actes et délibérations d’Étion le cinquième document mis à l’honneur est la matrice des propriétés bâties du quartier du Saint-Sépulchre rédigé entre 1836 et 1843. Le quartier du Saint-Sépulchre à Charleville correspond actuellement au quadrilatère formé par la rue du moulin, la rue d’Aubilly, l’avenue Forest et le quai Jean Charcot.

Une matrice est un registre indiquant les noms des propriétaires des parcelles cadastrales et permettant de calculer les impôts fonciers et de connaître les changements de propriétaire. La matrice des propriétés bâties du quartier du Saint-Sépulchre a deux caractéristiques exceptionnelles par rapport aux matrices ordinaires.

Au lieu d’indiquer pour chaque propriétaire les numéros des parcelles qu’ils possèdent, cette matrice adopte la logique inverse en indiquant pour chaque parcelle le nom de ses différents propriétaires. Ce système à l’avantage de faciliter la réalisation de l’historique des propriétaires d’une maison. Il a cependant pour inconvénient de ne pas permettre à l’administration du cadastre d’avoir une vue globale des propriétés d’une personne et donc de compliquer le calcul de l’impôt. Ce défaut peut expliquer que ce registre ait été utilisé pendant seulement sept ans.

La seconde caractéristique exceptionnelle de ce document est qu’il comprend en marge des noms des propriétaires un schéma des bâtiments. Ces schémas comportent des numéros permettant de savoir par exemple si une pièce est une chambre, un salon ou une écurie. L’existence à l’époque d’un impôt sur les portes et fenêtres explique la présence de symboles sur les schémas indiquant notamment une porte cochère, une fenêtre ou une porte condamnée. La présence de cheminées est également signalée.

Cette matrice nous apporte donc des informations importantes sur l’aménagement des bâtiments du quartier du Saint-Sépulchre dans la première moitié du XIXe siècle.  Elle nous informe également sur les modes de vie des différentes classes sociales, de la comtesse de Broyes dont la demeure comprend 31 pièces dont 10 chambres à celle de la famille Lagneau comportant 4 pièces.

La matrice des propriétés bâties du quartier du Saint-Sépulchre de Charleville est consultable aux Archives départementales sous la cote EDEPOT/CHARLEVILLE/1G 5.

 

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