Prisons : les registres d'écrou

Page de couverture du premier registre d’écrou de la maison d’arrêt de Sedan, 1875 (cote : 2Y 38)

Comme tout document provenant des administrations publiques, les Archives départementales collectent et conservent les documents émanant des établissements pénitentiaires des Ardennes. Zoom sur l'un d'entre eux : le registre d'écrou.

Les établissements pénitentiaires, plus communément appelés « prison », englobent les maisons centrales, affectées aux longues peines d’emprisonnement et les maisons d’arrêt, de justice et de correction, destinées aux personnes condamnées à un emprisonnement de courte durée : prévenus en attente de passer en correctionnelle (maison d’arrêt), accusés devant passer en cour d’assises (maison de justice) et condamnées correctionnels à moins d’un an (maison de correction). Sont également emprisonnés les condamnés des tribunaux de simple police, les condamnés à la contrainte par corps (dettes) et les détenus passagers en cours de transfert.

Dans les Ardennes cinq prisons existaient avant la seconde guerre mondiale (Charleville, Sedan, Rethel, Rocroi, Vouziers) et étaient rattachés auprès de chaque tribunal d’instance. Divers mouvements de suppression d’établissements se succèdent dans les années 1930 et c’est ainsi que disparaissent les prisons de Vouziers et Rocroi en 1934. Parmi la collection de registres d’écrou, mentionnons particulièrement celui fort intéressant de la prison de Charleville tenu par les autorités allemandes entre 1940 et 1944.

Ces registres se composent de fiches d’écrou dans lesquelles figurent l’identité et le suivi administratif du détenu. La recherche est rendue possible grâce à des répertoires alphabétiques qui renvoient à un numéro permettant de chercher la fiche correspondante. Celle-ci est découpée en colonne et mentionne : le nom, le prénom, le signalement physique, les empruntes digitales, le signalement des vêtements au moment de l’arrivée, l’acte de remise des détenus au gardien, les transcriptions des mandats d’arrêt et jugement, la date de commencement de la peine, la date de sortie, le signalement des vêtements à la sortie et le changement de situation du détenu (cause de sortie, transfert vers un autre établissement, etc.).

Les registres d’écrou sont des archives publiques et sont soumis à un délai de communicabilité de 50 ans en respect du secret de la vie privée. Ils sont classés en sous-série 2Y (registres d’écrou couvrant la période 1875-1940) et 1431W (1941-1986) aux Archives départementales des Ardennes.

Première fiche d’écrou de la maison d’arrêt de Sedan (1/2), 1874 (cote : 2Y 38) Première fiche d’écrou de la maison d’arrêt de Sedan (2/2), 1874 (cote : 2Y 38) Extrait de la fiche d’écrou d’un détenu pour dénonciation aux allemands provenant du registre d’écrou de Rethel pour les passagers en 1944 (cote : 1431W 57) Extrait de la fiche d’écrou d’un détenu à la maison d’arrêt de Rethel, arrêté en 1944 pour être de confession juive (cote : 1431W 57)