Conseil départemental des Ardennes
Archives départementales des Ardennes
Émile Faynot, industriel et peintre ardennais

Émile Faynot, industriel et peintre ardennais

Vue de Navaux, 1931. Huile sur toile, 38 x 55 cm. Collection particulière.

 

 

Les Archives départementales ont le plaisir de vous faire découvrir Émile Faynot, ardennais de souche et amoureux de l’Ardenne.

Il symbolise à lui seul toute l’idée qu’on peut se faire du département durant la première moitié du XXème siècle : industriel fabricant de boulons, amoureux de la nature, des paysages et des vallées de la Meuse et surtout de la Semoy, Émile Faynot est demeuré un homme discret. Ami de Jean Rogissart dont il a illustré certains ouvrages, il a côtoyé le monde culturel des années 1920 et 1930, tout en restant dans l’ombre. Il nous laisse pourtant une œuvre picturale conséquente qui mérite une mise en lumière.

 

Portrait d’Émile FAYNOT vers 1940. Collection particulière

Un recensement minutieux

Un recensement minutieux

Vue sur la vallée de la Meuse, non daté. Aquarelle sur papier, 21 x 29 cm. Collection particulière

Vincent Fay, descendant d’Émile Faynot, a réalisé, patiemment, un long travail de recensement des œuvres du peintre. Grâce à des documents familiaux en sa possession, notamment un carnet dans lequel Emile Faynot notait toutes les œuvres qu’il réalisait, Vincent Fay a pu localiser toutes les peintures de l’artiste, n’hésitant pas à en acquérir quand cela était possible.

En parallèle, Vincent Fay a reconstitué la biographie du peintre en s’aidant des archives de Jean Rogissart, de Jean-Paul Vaillant ou de Jean Massiet du Biest, conservées aux Archives départementales des Ardennes.

Ce travail personnel, dont il nous fait bénéficier aujourd’hui en qualité de commissaire de l’exposition permet une présentation cohérente et colorée des œuvres d’Émile Faynot.

Par ailleurs, si certains internautes parmi vous peuvent aider à compléter les connaissances accumulées sur la vie d’Émile Faynot ou sur son œuvre, les Archives départementales vous encouragent à les contacter par mail sur archives@cd08.fr

Bonne visite virtuelle !

 

Les Archives départementales remercient par ailleurs Mesdames Buiron et Gissinger, Messieurs Leplang et Fay, ainsi que le Musée de l’Ardenne pour leur avoir permis la diffusion ci-après des œuvres leur appartenant.
Extrait d’un carnet tenu par Émile Faynot dans les années 1930 où l’artiste note les tableaux qu’il a réalisés et l’identité des personnes qui les ont achetés ou à qui il les a donnés.

Les débuts

Les débuts

Ma mère [Mme FAYNOT née BALAT], 1908. Huile sur panneau, 23 x 34 cm. Collection particulière

 

 

Émile Faynot voit le jour à Levrézy le 3 juillet 1878. Sa famille, originaire de This, s’est installée dans la vallée de la Meuse, car son père, tailleur de pierre, participe à la construction des maisons bourgeoises des patrons industriels, constructions qui se multiplient en cette fin de XIXe siècle.

Émile grandit dans l’univers de la métallurgie et s’oriente vers le métier d’ingénieur, tout en apprenant la maîtrise du dessin, à l’exemple de son père. Il cultive toute sa vie cette double identité pour le moins étonnante dans cette Ardenne ouvrière peu habituée aux œuvres de l’esprit.

À l’âge de 12 ans, il entre à l’école primaire supérieure avant d’intégrer l’école professionnelle de Monthermé : il y apprend véritablement le dessin technique, plutôt que le dessin d’art. Dans les cours dispensés à Monthermé, on parle de dessin d’ornement, de dessin linéaire ou encore de dessin géométrique. C’est un élève doué, doté d’une solide intelligence à en juger les appréciations de ses professeurs : « élève très laborieux, donne toute satisfaction », « ne laisse absolument rien à désirer. Excellent élève sous tous les rapports. Mérite les félicitations de tous ses maîtres ».

En 1893, il intègre l’École d’Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne où des cours de dessin et technologie lui sont dispensés. Il en sort avec le diplôme d’ingénieur 4 ans plus tard et commence sa carrière professionnelle dans les Ardennes.

 

Ornements - Vase moderne, 1892. Dessin sur papier réalisé en 3ème année à l’école professionnelle de Monthermé, 30 x 45 cm. Collection particulière.

L'installation

L'installation

La Buchère [château de l’industriel SORET à Vireux-Molhain], 1904. Aquarelle sur papier, 24 x 31,5 cm. Collection particulière.

Sa première expérience de direction le conduit à Nouzonville comme directeur des Forges et Ateliers de Construction Soret et Cie, une usine d’estampage du faubourg de La Cachette. Son patron, Monsieur Soret possède par ailleurs une propriété à Vireux-Molhain, le château de la Buchère, qu’Émile Faynot peint en aquarelle en 1904. Directeur paternaliste, il dispense pendant plusieurs années des cours d’enseignement professionnel du soir, de dessin et de mécanique, suivis avec assiduité par les ouvriers et les habitants de La Cachette.

En 1906, il se marie avec Blanche Louis (1881-1953), fille du directeur de l’école d’Houldizy. La même année, grâce à la dot de sa femme, il s’installe à son compte. Il se porte d’abord acquéreur d’une boulonnerie dans la vallée de la Semoy à Thilay, le village de sa belle-mère, et c’est ici-même qu'il fonde en 1912 les établissements Faynot, une fabrique de boulonnerie dont il dessine lui-même les plans.

La guerre éclate en 1914, Émile Faynot reste à Thilay pour sauver son entreprise. Il vit la guerre de près et est forcé de cohabiter avec l’ennemi : la Kommandantur d'étape de Monthermé le désigne maire le 20 février 1917 suite à la condamnation d’Arthur Connerotte. Durant les quatre années de l'occupation, il note au jour le jour ses impressions et relate la vie quotidienne à Thilay dans de petits carnets manuscrits.

La Cachette [quartier de Nouzonville], 1908. Aquarelle sur papier, 27 x 33 cm. Collection particulière.Portrait de Blanche FAYNOT née LOUIS, épouse de l’artiste, 1915. Huile sur toile, 27 x 35 cm. Collection particulière.Intérieur de la maison de l’artiste à Thilay, 1918. Aquarelle sur papier, 17 x 27 cm. Collection particulière.

Le milieu artistique ardennais

Le milieu artistique ardennais

Photographie de la Société des écrivains ardennais lors de la réception de Charles Braibant à l’occasion de son Prix Renaudot pour Le roi dort, 1er juillet 1934. Émile Faynot est situé au rang du milieu en 3ème position à droite. Collection particulière.

Durant les années 1920 et 1930, sa carrière professionnelle se poursuit et il intègre pleinement le milieu artistique et culturel des Ardennes. C’est en 1932 que son amitié avec Jean Rogissart prend réellement forme lorsque germe le projet de Coline, le Meunier du Fays, un roman sur l’Ardenne illustré par Faynot, sous l’impulsion de Jean-Paul Vaillant, écrivain et fondateur de la Société des écrivains ardennais et de la revue La Grive. La collaboration Rogissart-Faynot se poursuit en 1934 avec le recueil de poèmes Aux verts fuseaux de la Semoy et la Meuse aux éditions de La Grive couronné de succès en 1936 lorsque Rogissart reçoit le prix de poésie régionaliste par la Société des Poètes Français.

Ces succès littéraires auxquels Faynot participe de près marquent l’intégration de notre peintre au sein de la Société des Écrivains Ardennais. On ne s’étonne pas ainsi de voir Émile Faynot en bonne place sur la photographie officielle des écrivains ardennais lors de la réception en 1934 de Charles Braibant, archiviste et écrivain d’origine ardennaise, pour le Prix Renaudot de son roman Le roi dort. En 1937, Jean Rogissart sort le roman Mervale ; la dédicace qu’il fait à Émile Faynot dans son exemplaire personnel note la proximité des deux hommes : « à l’ami des lettres ardennaises Émile Faynot, ce livre qu’il aima avant qu’il ne fût né. Avec toutes mes affectations ».

 
 
Dessin de couverture de Tilly Van Laant et Coline le Meunier du Fays de Louis Charpentier et Jean Rogissart, Les Cahiers Ardennais, 1932. Dessin sur calque, 13,5 x 21 cm. Collection particulière.Lettre de Jean Rogissart à Émile Faynot lui annonçant son prix de poésie régionaliste pour les Verts fuseaux de la Semoy et la Meuse, 21 mars 1936. Collection particulière.

La fin de vie

La fin de vie

Intérieur de la maison de l’artiste à Thilay, 1918. Aquarelle sur papier, 22 x 29 cm. Collection particulière.

 

Durant la Seconde guerre mondiale, Faynot reste à Thilay pour les besoins de son usine. Sa femme et sa belle-mère ont évacué à Auzances dans la Creuse où Émile Faynot possède une ferme qu’il fait exploiter par un fermier. Le quotidien est dur, peu propice aux joies de l’aquarelle.

Émile Faynot décède le 5 août 1962 dans sa maison de Thilay. Il est inhumé au cimetière de Levrézy avec ses parents dans une sépulture à perpétuité en pierre et ardoise.

Pierre Marot, président de la Société de l’Histoire de France, dont Émile Faynot était membre ainsi que de la Société des Amis de Montaigne, relève qu’il « […] cultivait les arts et les lettres. […] il a peint les sites ardennais avec une grande sensibilité. Il avait réuni une riche bibliothèque où étaient à l’honneur ses auteurs préférés : Montaigne et Balzac […]. ». De leur côté, les lettres ardennaises, sous la plume de Jean-Paul Vaillant, reconnaissent en lui : « l’un des meilleurs et des plus modestes artistes ardennais. Il aimait son pays passionnément […]. Par ses huiles, par ses aquarelles plus encore, il a su rendre ce cadre à la fois grandiose et intime des collines ardennaises dont plus que tout autre il a senti la beauté. Considérons surtout ses bleus, ces bleus de brume lointaine, ces bleus d’après la pluie […] ».

 
La Semoy à Thilay, 1928. Huile sur toile, 30 x 44 cm. Collection particulière.

Une oeuvre conséquente

Une oeuvre conséquente

Les falaises à Granville (Manche), 1928. Aquarelle sur papier, 31,5 x 48 cm. Collection particulière.

 

Occupé toute sa vie par la gestion de son usine, Émile Faynot ne demeure pas moins un artiste dans l’âme et se libère du temps pour son occupation favorite. La quantité importante d’œuvres qu’il laisse suffit à en mesurer pleinement l’ampleur.

On lui doit environ 350 aquarelles, une cinquantaine d’huiles sur toile, quelques huiles sur bois et pastels ayant pour thèmes les paysages et l’architecture.

 

Église de Locronan (Finistère), 1937. Aquarelle sur papier, 38,5 x 58 cm. Collection particulière.Vue de Laifour, non daté. Pastel sur papier, 48 x 63 cm. Collection particulière.Château-Regnault, non daté. Huile sur toile, 38 x 54,5 cm. Collection Musée de l’Ardenne.

Des sujets divers

Des sujets divers

Vue de Bruges (Belgique), non daté. Aquarelle sur papier, 30 x 45 cm. Collection particulière.

 

Les scènes qu’il représente se situent pour la moitié dans les Ardennes françaises, dont une large majorité est consacrée à la Semoy, ainsi qu’en Belgique, les Ardennes et Bruges en particulier, le Luxembourg ou encore l’Alsace.

Émile Faynot peint souvent pour lui-même. Artiste discret et humble, il peint pour le plaisir sans faire commerce de ses œuvres. D’ailleurs Rogissart faisait remarquer dans une de ses lettres qu’il stockait ses aquarelles dans des cartons à l’étage de sa maison. Il aime par-dessus tout se promener, saisir les paysages de son quotidien et faire ressortir les nuances de bleu-vert-gris, les tons dominants de ces aquarelles.

Le Pont-Vieux à Espalion (Aveyron), non daté. Aquarelle sur papier, 38 x 55 cm. Collection particulière.Bord de Meuse, non daté. Huile sur toile, 33 x 40 cm. Collection particulière.

La prédilection pour l'aquarelle

La prédilection pour l'aquarelle

Vue de Naux, 1927. Huile sur panneau, 23 x 34,5 cm. Collection particulière.

 

Ses débuts restent assez flous : il aurait été formé aux techniques de l’aquarelle par Louis Clipet. Ses premières œuvres sont influencées par les évènements de sa vie : aquarelle du château de la Buchère à Vireux-Molhain, propriété de son patron, portrait à l’huile de sa mère, un an avant qu’elle ne décède, ainsi qu’une vue des maisons de La Cachette qu’il vient juste de quitter pour Thilay. En 1912 et durant les premières années de guerre apparaissent les premières aquarelles de la Semoy avec Naux et Thilay en particulier.

En 1915, quelques essais de natures mortes, des bouquets de fleurs notamment, égaient le quotidien de la guerre. Il s’essaye aussi, avec succès, à la peinture académique par la reproduction de peintures de grands maîtres tels que Pierre-Paul Prud'hon, Jean-Baptiste Corot, Raphaël ou encore Rubens.

 
Cote de Navaux, non daté. Huile sur toile, 33 x 41 cm. Collection particulière.Nature morte au bouquet de fleurs, 1915. Aquarelle sur papier, 22 x 28,5 cm. Collection particulière.

Les expositions ardennaises

Les expositions ardennaises

Les dames de Meuse, non daté. Aquarelle sur papier, 31 x 51 cm. Collection particulière.

 

Sa première exposition date de 1928 où il expose l’aquarelle « Clocher à Honfleur ». En 1930 il devient membre de l’Union Artistique des Ardennes et à partir de 1931, certainement sous les encouragements de son ami Jean Rogissart qui apprécie ses aquarelles ardennaises, il expose à l’exposition de peinture des artistes ardennais qui se tient en même temps que la foire-exposition les dix premiers jours de juin.

Cette première exposition ardennaise, où il reçoit la médaille d’argent, est saluée dans La Grive de 1931 « les panneaux d’Émile Faynot et de Léon Cambis ont retenu notre attention, parce qu’ils forment un ensemble ardennais fort suggestif. Paysages « intuitifs » plutôt que techniques, oserait-on dire, mais, en tout cas, paysages ardennais […] ».

Il y présente ses plus belles œuvres chaque année jusque 1954 aux côtés de nombreux artistes locaux à l'image de Jean Deville, Léon Cambis, Bonaventure Fieuillien, Jean Lejour, Gabriel Croison ou encore Georges Delaw. C’est aussi ici qu’il tisse des amitiés artistiques durables, notamment avec le grand peintre de Rethel, Eugène Thiery (1875-1961), qui lui dédicace une huile sur toile « à son bon ami Faynot », et avec qui il exposera au Salon de Paris.

Diplôme de médaille d’argent pour la participation d’Émile FAYNOT à la foire-exposition de la ville de Charleville en 1931. Collection particulière.Photographie de l’exposition de l’Union Artistique des Ardennes en 1932, extraite du catalogue de l’exposition.Vue sur la vallée de la Meuse et les Quatre Fils Aymon, non daté. Aquarelle sur papier, 37 x 53 cm. Collection particulière.Laifour, rive droite, 1936. Aquarelle sur papier, 32,5 x 46,5 cm. Collection Musée de l’Ardenne.

Les expositions nationales

Les expositions nationales

La roche du Saut Thibaud à Linchamps, 1934. Aquarelle sur papier, 32 x 46 cm. Collection Musée de l’Ardenne.

 

Parallèlement à l’exposition annuelle ardennaise, Faynot expose son travail à Paris au Salon des artistes français où il présente deux œuvres par an de 1931 à 1939 : Sorendal en 1932 et 1935, le moulin du Fays en 1933, Linchamps en 1938 ou encore la route des Hautes-Rivières pour ne citer que les œuvres ardennaises.

En 1933, il devient membre de la Société des Artistes Français et en 1935 il reçoit la mention honorable lors du Salon. Quelques autres expositions ponctuent sa carrière artistique : citons l’exposition du progrès social de Lille-Roubaix en 1939 ou plus tard celle organisée par le Père Bonaventure Fieullien au prieuré de Regniowez en 1954 au côté de son amie Marie Howet ou de Pierre Plateau, industriel, aquarelliste comme lui et fils de son contremaître.

Sorendal sous la neige, non daté. Huile sur toile, 56 x 67 cm. Collection particulière.Le moulin du Fays, 1932. Reproduction de l’aquarelle dans la revue La Grive, n° 76 de janvier 1953.

Les influences locales

Les influences locales

Vue sur la vallée de la Semoy, 1915. Aquarelle sur papier, 21 x 41 cm. Collection particulière.

Habitué de « l’école de Vresse » en Belgique, lieu de référence pour les peintres paysagistes inspirés par la Semoy, Émile Faynot y fréquente tout un cercle artistique. C’est à Vresse qu’il se constitue une belle collection d’œuvres, notamment d’Albert Raty et Marie Howet, deux peintres belges de renom, les maîtres de Vresse, qui font partie de ses favoris.

Il apprécie aussi Modeste Jean Lhomme (1883-1946), peintre de Liège, pour son amour de l’Ardenne et la qualité picturale de ses toiles « […] Lhomme disait « Peindre autre chose que l’Ardenne, il me semble que ce n’est pas peindre » note Faynot dans une lettre adressée à RogissartCes nombreuses acquisitions sont sans compter celles qu’il possède de grands maîtres dont la notoriété dépasse largement les frontières de l’Ardenne : Jean-François Millet, Léon Fleury ou encore Raoul Dufy.

Au sujet de la Semoy, Jean Rogissart écrit en 1954 dans son ouvrage Ardennes qu’elle « […] offre un asile de verdure et de calme […]. Les peintres lui demandent de leur laisser fixer ses surprises et bien que rétive et maussade, elle y a consenti pour quelques-uns. Raty l’a vue tragique, toute en reflets livides et glauques, toute en ocres blafardes et comme assourdies. Émile Faynot en a tiré d’excellentes aquarelles qui traduisent bien la solitude et le mystère de ses lointains, la poésie des vieux villages aux toits fourbus et rapetassés, et des moulins abandonnés dans leurs gorges perdues ! ».


L'amoureux de la Semoy

L'amoureux de la Semoy

Entre Sorendal et Hérissart, vue vers Bohan, 1936. Aquarelle sur papier, 38,5 x 46,5 cm. Collection particulière.

 

Au sortir de la guerre, Faynot ne peint plus beaucoup. Le conflit a profondément marqué les paysages et les belles pierres de schiste qu’il aimait tant peindre laissent place, souvent, à des tas de ruine. On sent d’ailleurs toute la tristesse et la mélancolie du peintre dans une lettre adressée à Massiet du Biest le 26 janvier 1942 : « La Semoy est toujours belle, mais si triste. L’aspect en est changé par la destruction complète des ponts, non remplacés : on a même enlevé les ruines des ponts détruits, et la rivière courait une liberté qu’elle avait dû oublier depuis des siècles. […]. J’ai recommencé à retravailler un peu à l’usine, mais c’est fort difficile car là aussi les approvisionnements manquent. De temps en temps, une aquarelle, petit hommage au souvenir du temps passé […] ».

Verso d’un tableau d’Émile FAYNOT exposé au Salon des Artistes Français en 1938 à Paris. Collection particulière.Signature de l'artiste