Les cantines collectives pendant la Seconde Guerre mondiale

Exemple d’une demande d’ouverture d’une cantine pour le personnel d’une usine de Nouzonville en 1945

Les autorisations données aux usines, administrations et camps de travail de la WOL

C’est un petit fonds par sa taille qui a été découvert il y a peu, petit mais loin d’être inintéressant ! Versé en décembre 1948 par la préfecture, il s’agit d’un ensemble de 600 demandes d’autorisation d’ouverture de cantines au sein des usines, administrations et établissements publics et privés ardennais entre 1943 et 1947. Depuis son versement, ces deux boîtes d’archives étaient restées isolées ; elles ont été aujourd’hui classées, cotées et identifiées par un instrument de recherche.

La loi du 9 septembre 1942, ayant pour objet de "faciliter la création et le fonctionnement de cantines d'usines", encourage les établissements à créer des cantines au profit de leur personnel sous la forme de sociétés coopératives de consommation. Celles-ci sont chargées d’acquérir et de préparer les soupes et les repas pour les ouvriers, qui sont à consommer sur place ou dans des bâtiments dédiés. Leur création est subordonnée à une autorisation préfectorale, donnée sur avis de l'inspecteur du travail et du directeur du ravitaillement. Cette loi intervient dans un contexte de guerre et dans le souci d’apporter à la classe ouvrière des améliorations à son ravitaillement et à ses conditions de travail.

Au-delà de contenir de jolis papiers à en-tête, le versement est particulièrement intéressant pour l'histoire des entreprises ardennaises. Les demandes contiennent par exemple les effectifs en personnel mais surtout l’identité des membres des comités, composés systématiquement d’un représentant de la direction, des cadres et du personnel. Sont également concernées 16 cantines de camps de travail, juifs notamment, de la Wirtschaftsoberleitung (WOL), l'administration agricole allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, et des camps de prisonniers de Revin, Haybes, Les Mazures, Thin-le-Moutier et Stonne.

N’hésitez pas à venir consulter ce petit fonds classé en sous-série 156W en salle de lecture des Archives départementales !

Lettre de 1943 de Léo Spitzer au sujet de la cantine des ouvriers agricoles du camp WOL du Radois à Seraincourt