Archives départementales des Ardennes

La Conservation départementale des Antiquités et objets d'arts

Les missions

La Conservation départementale des Antiquités et objets d'arts, dont le siège se situe aux Archives départementales, recense et protège les objets mobiliers dans le ressort du département, sous l'autorité du préfet de Région et en collaboration avec la Conservation régionale des Monuments historiques et l’Architecte des Bâtiments de France. Les Ardennes comptent près de 1330 objets protégés au titre des monuments historiques, recensés dans les collections appartenant très majoritairement aux près de 450 communes mais aussi à l’État, à des établissements publics ou à des personnes privées (particulier ou association). 

Mise au tombeau, XVe-XVIe siècles, collégiale Saint-Ermel de Vireux-Molhain, classée en 1961
Mise au tombeau, XVe-XVIe siècles, collégiale Saint-Ermel de Vireux-Molhain, classée en 1961

La Conservation des Antiquités et Objets d'Art (CAOA) a été créée par décret du 11 avril 1908 pour protéger le patrimoine des églises après la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905. Dans les Ardennes, elle a été rattachée aux Archives départementales entre 1924 et 2003 et, à nouveau, depuis le 1er janvier 2022. Les Archives départementales possèdent donc une longue tradition dans les missions que sont de recenser les objets publics, de les protéger au titre des monuments historiques, de contrôler leur restauration, et enfin de les valoriser. Ces missions sont accomplies par délégation du Préfet et en collaboration avec la Conservation régionale des Monuments historiques au sein de la Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est (DRAC).

Métiers à tisser Jacquard, XIXe-XXe siècles, Tapis-point de Sedan, classés en 2012
Métiers à tisser Jacquard, XIXe-XXe siècles, Tapis-point de Sedan, classés en 2012

Recenser

Au cours de visites sur le lieu de conservation, le conservateur ou le conservateur-délégué vérifient la présence et l'état des objets inventoriés et en effectuent le récolement ; à cette occasion, une fiche avec photo et description détaillée est établie pour chaque objet. Cette documentation est particulièrement précieuse en cas de vol. Ces rencontres sur le terrain permettent aussi de conseiller et d'informer les propriétaires sur les mesures à prendre pour sécuriser, restaurer ou mettre en valeur les objets.

 

 

Coupé trois-quarts fabriqué à Paris par les successeurs des établissements Belvallette-Frères, fin XIXe siècle-début XXe siècle, inscrit en 2022
Coupé trois-quarts fabriqué à Paris par les successeurs des établissements Belvallette-Frères, fin XIXe siècle-début XXe siècle, inscrit en 2022

Protéger

Depuis 1905, les objets conservés dans les édifices cultuels sont propriété communale, au même titre que les édifices eux-mêmes. En aucune façon, ils ne peuvent être restaurés, modifiés ou vendus à l'initiative des paroissiens ou du clergé, devenu affectataire. Les objets acquis après 1905 appartiennent aux paroisses. Trois niveaux de protection s'appliquent aux objets mobiliers, selon leur intérêt artistique ou historique :

  • Le classement : la Commission régionale des monuments historiques du Grand Est décide du classement au titre des monuments historiques d'objets présentant "au point de vue de l'histoire, de l'art, de la science ou de la technique un intérêt public". Les objets classés ne peuvent être déplacés, modifiés ou restaurés sans l'accord préalable de la Direction régionale des affaires culturelles qui autorise et vérifie les travaux. Ils sont inaliénables (un objet du domaine public ne peut être vendu qu'à un autre propriétaire public, après autorisation du ministère de la Culture) et imprescriptibles (ils peuvent être revendiqués sans limitation de temps en cas de vol).
  • L'inscription : La Commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA), placée auprès du préfet de région, décide de l'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques d'œuvres présentant "au point de vue de l'histoire, de l'art, de la science ou de la technique un intérêt suffisant pour en rendre désirable la préservation". Les objets inscrits ne peuvent être transférés, cédés, modifiés, restaurés sans informer préalablement deux mois à l'avance du ministère de la Culture via le Conservation des Antiquités et Objets d'Art.
  • Le répertoire ou le recensement : les objets sans protection juridique et présentant un intérêt artistique ou ethnologique sont recensés dans un répertoire départemental.

Pour toute demande de protection, le propriétaire doit contacter le Conservateur des Antiquités et Objet d’Art ou la DRAC Grand Est qui jugeront de l’opportunité de la demande après une visite sur place et assureront la présentation en commission régionale du dossier.

Tableau de Saint-Géry, inscrit monument historique depuis 1988, conservé à la collégiale Notre-Dame de Carignan et ayant bénéficié d’une restauration en 2024.
Tableau de Saint-Géry, inscrit monument historique depuis 1988, conservé à la collégiale Notre-Dame de Carignan et ayant bénéficié d’une restauration en 2024.

Restaurer

La restauration des objets classés relève des services de l'État, le conservateur des Monuments historiques instruisant les dossiers. Le conservateur des Antiquités et Objets d'Art, qui réside dans le département, fait très souvent le lien entre les propriétaires et le conservateur des Monuments historiques. Lors des récolements, le conservateur des Antiquités et Objets d'Art indique les problèmes sur le mobilier classé. La restauration doit être confiée à des personnes diplômées et travaillant sous le contrôle scientifique et technique de l’État assuré par le Conservateur des Antiquités et Objets d’Art et la DRAC.

La restauration des objets inscrits relève du conservateur des Antiquités et Objets d'Art, qui instruit les dossiers. La restauration des objets mobiliers peut être subventionnée, notamment par l'Etat (Direction régionale des Affaires culturelles).

Valoriser

Le conservateur des Antiquités et Objets d'Art informe les élus, le clergé affectataire et toutes les personnes concernées des obligations légales envers le patrimoine. Il répond aux demandes d'intervention, conseille en vue d'améliorer les conditions de conservation et de favoriser la mise en valeur des objets. Des expositions, des publications et des recherches documentaires permettent de sensibiliser le public à la préservation de ce patrimoine souvent fragile.

Châsse, XIIIe siècle, cuivre : émail champlevé de Limoges, Brienne-sur-Aisne, classée en 1896
Châsse, XIIIe siècle, cuivre : émail champlevé de Limoges, Brienne-sur-Aisne, classée en 1896
Contact

Conservateur des Antiquités et Objets d’art :

Léo DAVY

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