Émile Faynot, industriel et peintre ardennais
Les Archives départementales ont le plaisir de vous faire découvrir Émile Faynot, ardennais de souche et amoureux de l’Ardenne.
Il symbolise à lui seul toute l’idée qu’on peut se faire du département durant la première moitié du XXème siècle : industriel fabricant de boulons, amoureux de la nature, des paysages et des vallées de la Meuse et surtout de la Semoy, Émile Faynot est demeuré un homme discret. Ami de Jean Rogissart dont il a illustré certains ouvrages, il a côtoyé le monde culturel des années 1920 et 1930, tout en restant dans l’ombre. Il nous laisse pourtant une œuvre picturale conséquente qui mérite une mise en lumière.
Un recensement minutieux
Vincent Fay, descendant d’Émile Faynot, a réalisé, patiemment, un long travail de recensement des œuvres du peintre. Grâce à des documents familiaux en sa possession, notamment un carnet dans lequel Emile Faynot notait toutes les œuvres qu’il réalisait, Vincent Fay a pu localiser toutes les peintures de l’artiste, n’hésitant pas à en acquérir quand cela était possible.
En parallèle, Vincent Fay a reconstitué la biographie du peintre en s’aidant des archives de Jean Rogissart, de Jean-Paul Vaillant ou de Jean Massiet du Biest, conservées aux Archives départementales des Ardennes.
Ce travail personnel, dont il nous fait bénéficier aujourd’hui en qualité de commissaire de l’exposition permet une présentation cohérente et colorée des œuvres d’Émile Faynot.
Par ailleurs, si certains internautes parmi vous peuvent aider à compléter les connaissances accumulées sur la vie d’Émile Faynot ou sur son œuvre, les Archives départementales vous encouragent à les contacter par mail sur archives@cd08.fr
Bonne visite virtuelle !
Les Archives départementales remercient par ailleurs Mesdames Buiron et Gissinger, Messieurs Leplang et Fay, ainsi que le Musée de l’Ardenne pour leur avoir permis la diffusion ci-après des œuvres leur appartenant.
Les débuts
Émile Faynot voit le jour à Levrézy le 3 juillet 1878. Sa famille, originaire de This, s’est installée dans la vallée de la Meuse, car son père, tailleur de pierre, participe à la construction des maisons bourgeoises des patrons industriels, constructions qui se multiplient en cette fin de XIXe siècle.
Émile grandit dans l’univers de la métallurgie et s’oriente vers le métier d’ingénieur, tout en apprenant la maîtrise du dessin, à l’exemple de son père. Il cultive toute sa vie cette double identité pour le moins étonnante dans cette Ardenne ouvrière peu habituée aux œuvres de l’esprit.
À l’âge de 12 ans, il entre à l’école primaire supérieure avant d’intégrer l’école professionnelle de Monthermé : il y apprend véritablement le dessin technique, plutôt que le dessin d’art. Dans les cours dispensés à Monthermé, on parle de dessin d’ornement, de dessin linéaire ou encore de dessin géométrique. C’est un élève doué, doté d’une solide intelligence à en juger les appréciations de ses professeurs : « élève très laborieux, donne toute satisfaction », « ne laisse absolument rien à désirer. Excellent élève sous tous les rapports. Mérite les félicitations de tous ses maîtres ».
En 1893, il intègre l’École d’Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne où des cours de dessin et technologie lui sont dispensés. Il en sort avec le diplôme d’ingénieur 4 ans plus tard et commence sa carrière professionnelle dans les Ardennes.