Le fonds Jean Blum (165J)
Un parcours méconnu, glorieux et original mis en lumière
Le classement récent du fonds Jean Blum (165J) a donné l’occasion de découvrir les aspects méconnus de la vie de Jean Blum, plus connu comme industriel (manufacture de draps J. Blum-Klein, Ed. Hurpet et P. Troller, située dans les locaux du Dijonval à Sedan), et qui mérite d’être mise en avant.
L’homme
Jean Blum nait à Sedan le 7 mars 1891. Son père est négociant en draperies. Sa famille ayant déménagé à Roubaix, il fait de brillantes études d’histoire-géographie et de droit à l’université de Lille.
Bien que réformé en mai 1914 durant son service militaire, il est réincorporé à sa demande au 147erégiment d’infanterie le 2 août de la même année. Il débute le conflit 2èmeclasse et le termine lieutenant, y gagnant la Croix de guerre, la Légion d’honneur et trois blessures. Il est réformé une deuxième fois avec une pension d’invalidité de 30%.
Il reprend en 1919 l’entreprise de manufacture de draps son oncle (Klein fils aîné), avec deux anciens collaborateurs de ce dernier, et s’y consacre durant l’Entre-deux-guerres.
Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, il reprend du service au 147e régiment d’infanterie de forteresse. Il y fait preuve de la même vaillance qu’au cours du précédant conflit, récoltant une seconde Croix de guerre. Démobilisé, il part s’installer à Castres, Sedan étant situé en zone interdite. De plus, Castres est un centre textile et plusieurs industriels du Sedanais y sont déjà réunis.
N’acceptant pas la défaite, il passe le 3 février 1943 en Espagne, où il est placé en liberté surveillée. Il rejoint le 3e régiment étranger d’infanterie en mai au Maroc. En janvier 1944 il rejoint la section de liaison administrative. Il est tout d’abord affecté aux troupes canadiennes, avec lesquelles il débarque en France le 6 juillet 1944 puis il devient chef de la mission militaire de liaison auprès de la 1e armée américaine, de janvier à mai 1945, avec laquelle il pénètre en Allemagne. Il reçoit la Bronze star medal américaine et la Croix de guerre de 1e classe belge.
Démobilisé, il s’occupe de son entreprise jusqu’à son décès le 16 mai 1949.
Le fonds
Il présente le parcours militaire de Jean Blum.
La première partie donne un aperçu de tout son parcours militaire, depuis la Première Guerre mondiale, avec notamment ses états de services et ses récompenses.
La deuxième s'intéresse plus particulièrement à la drôle de guerre et à la campagne de 1940. On y trouvera son journal de guerre, un journal des marches et opérations (reconstitué) du II/59eRI, deux historiques du 147e RIF et un rapport sur les combats de mai 1940.
Le repli de Jean Blum à Castres est illustré par une étude des possibilités d'installation d'usines textiles du sedanais dans la région.
Les dossiers suivants évoquent son passage en Espagne, au Maroc au sein du 3e REI et en Allemagne comme chef de la mission de liaison avec la 1e armée américaine. On notera la présence de sa fiche de liberté surveillée, un memento du soldat de la Légion étrangère et des cartes de l'Allemagne réalisées par le Génie américain.
La correspondance de Jean Blum et de quelques membres de sa famille vient enrichir la compréhension de son parcours et de l'époque.
Enfin, on remarquera dans les documents d'époque conservés par Jean Blum du papier à lettres pour soldats américains stationnés en France réalisé à l'occasion de Noël 1944, de deux exemplaires de Newsmap overseas edition (journal américain illustré de cartes à destination des soldats engagés à l'étranger), d'une carte réalisée par la 1earmée américaine à l'occasion de la rencontre avec la 5ème armée soviétique à Torgau, d'un exemplaire (le numéro 2) du Hessiche Post (journal en Allemand publié par l'armée américaine) et d'un tract soviétique en Allemand incitant les soldats allemands à se rendre.