Le registre des actes et délibérations de l'administration municipale d'Étion
À l’occasion du 50e anniversaire de la fusion des communes de Charleville, Étion, Mézières, Mohon et Montcy-Saint-Pierre, les Archives départementales des Ardennes mettent en lumière tous les deux mois un document emblématique issu des fonds d’archives de ces cinq communes.
Après la charte de Mézières, le registre de la fabrique de l’église Saint-Lié de Mohon, le registre des livrets d’ouvriers de Montcy-Saint-Pierre, le quatrième document mis à l’honneur est le registre des actes et délibérations de l’administration municipale d’Étion rédigé entre 1789 et 1831.
Ce registre est particulièrement intéressant pour l’éclairage qu’il apporte sur le déroulement de la Révolution française dans un village ardennais.
Le premier acte qu’il contient est la liste des sommes versées par les habitants en guise de contribution patriotique, contribution décrétée par l’Assemblée Nationale le 6 octobre 1789. Ainsi, Jean Baptiste Faynot, par exemple, « déclare avec vérité que mon revenu n’excède qu’à la somme de 250 livres… que mon vœu étant de contribuer au besoin de l’État, j’offre librement et volontairement la somme de trente livres. »
De nombreux autres événements marquants de la Révolution sont également relatés dans ce registre. Le 14 juillet 1790, les habitants se rassemblent après la messe pour prêter serment de maintenir de tout leur pouvoir la constitution du royaume, d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi. Le même jour est établie dans la commune une garde nationale composée de 50 hommes, dont Antoine Boucarut est élu capitaine commandant. Enfin, le 16 décembre 1792 est élu un officier public en charge de la rédaction des actes de naissance, mariage et décès conformément à la loi du 20 septembre 1792 instaurant l’état civil.
L’entrée dans la période de la Terreur se traduit par la formation d’un comité de surveillance le 27 novembre 1793 et la recherche et la destruction d’objet du quotidien portant des « marques de royauté » comme la fleur de lys. Le 15 janvier 1794 un agent national est choisi pour « surveiller à tous les événements qui pourraient survenir dans notre ville ». Cet agent national, représentant direct de l’État dans la commune, prend rapidement une place importante dans l’administration de celle-ci. Plusieurs décisions, au lieu de débuter comme à l’ordinaire par « Nous Maire et officiers municipaux de la commune », commencent par « Nous soussignés agent national présidant officiers municipaux ».
Ce registre nous informe également sur des événements de la vie quotidienne à Étion pendant la Révolution, comme les réparations apportées à l’église et à la fontaine du village ou la réélection du premier maire de la commune, Jean François Grignard, le 13 mai 1791. À cette époque, comme dans toutes les communes de moins de 500 habitants, le conseil municipal est composé de 3 membres, y compris le maire, auquel s’ajoutent six notables élus et consultés uniquement pour les sujets les plus importants. Ils forment ensemble le conseil général de la commune.
Les pages du registre consacrées aux périodes du Premier Empire et de la Restauration ne mentionnent pas d’événements marquants. Il est seulement noté qu’en 1814 des rations de foin et d’avoine sont fournies pour nourrir les chevaux du Général Nansouty qui commandait alors la Garde Impériale.
Le registre de la municipalité d’Étion est consultable aux Archives départementales sous la cote EDEPOT/ETION/D 1.
Retrouvez dans deux mois un nouveau document extrait des archives communales de Charleville.