Jean Robic, le Breton Vouzinois (1921-1980)
Une légende de la Petite Reine 28 juin 2013
À la veille de la Grande Boucle, les noms de Jacques Anquetil, Louison Bobet, Raymond Poulidor, Bernard Hinault etc., champions emblématiques du Tour de France, reviennent en mémoire. Mais l’une des grandes figures populaires de l’Après-guerre reste incontestablement Jean Robic, surnommé affectueusement "Biquet" ou encore "Trompe la mort", en raison de ses multiples chutes en course.
Originaire du Morbihan, son père Jean est démobilisé en 1917. Il décide alors de rester dans les Ardennes après la guerre pour aider à la reconstruction en exerçant son métier de charpentier. Son fils Jean naît le 10 juin 1921 à Condé-lès-Vouziers. Mais la famille quitte l’Argonne ardennaise en 1928 pour retrouver le département du Morbihan, après un bref passage dans la région parisienne.
Sa carrière
Jean Robic s'inscrit à des courses cyclistes auxquelles son père participe. Passionné, il récolte ses premiers résultats sur des courses locales en 1937, année qui marque réellement le début de sa carrière amateur. En 1939, il intègre le club de l'Union Cycliste d’Auray et court alors au niveau junior. Sa première victoire d'envergure est remportée à l'éliminatoire régional du Premier pas Dunlop. La guerre arrive et bientôt la menace du service du travail obligatoire en 1943 l’oblige à changer régulièrement de travail et de lieu de résidence. Cependant, il participe tout de même à des courses nationales, ce qui lui vaut d’être remarqué par l’équipe Génial Lucifer avec laquelle il signe son premier contrat en tant que professionnel.
Après huit années d’interruption, le Tour de France reprend en 1947. Jean Robic, « le lutin breton », qui n’est pourtant pas favori, remporte le Tour sans jamais revêtir le maillot jaune. Il reçoit alors le titre le plus prestigieux de sa carrière. En effet, à cette époque la guerre a mis l'Europe à genoux, le France est en reconstruction et craint encore les restrictions toujours d’actualité. Alors le 25 juin 1947, lorsque le peloton multicolore s’élance, encouragé par une foule fervente, cet événement devient un symbole de la paix retrouvée après tant d’années de privation. Dans ce contexte, la victoire n’est que plus savoureuse pour Jean Robic, héros populaire d’une France à nouveau réunie.
Jean Robic symbolise aussi le combat des petits gabarits - il mesurait moins de 1,60 m - contre les grands. Gravissant les cols avec une facilité déconcertante, il trouve un moyen naturel de compenser son poids plume dans les descentes : il se fait donner en haut des cols un bidon rempli de plomb, pas moins de 9 kilos supplémentaires, ce qui lui vaut d’ailleurs une chute mémorable dans la descente du Tourmalet.
Un autre trait de sa carrière est sa malchance, « Biquet » tombe souvent. Il est d'ailleurs l'un des seuls coureurs à porter un casque, d'où son surnom de « Tête de cuir ».
Également adepte du cyclo-cross, il est champion du monde de la spécialité à Vincennes en 1950. Il met un point final à sa carrière en 1961 et décède le 6 octobre 1980, après un accident de voiture.
Hommage de Condé-lès-Vouziers, sa ville natale
Depuis le 14 janvier 1990, la place qui l’a vu naître et grandir porte désormais son nom.
En vignette : Vue de la stèle de la côte de Bonsecours (Seine-Maritime, Haute-Normandie) portant la mention : « Le 20 juillet 1947, Jean Robic s'échappe dans cette côte, prend le maillot jaune et gagne le premier Tour de France d'après-guerre. La ville de Bonsecours s'associe à cet exploit » 22 octobre 2000. (Source : fr.wikipedia.org)
Source complémentaire :
- Institut national de l'audiovisuel (INA), "Jean Robic gagne le Tour 1947 dans l'étape Caen Paris" (http://www.ina.fr/video/I00006061)