Les Archives se prennent au jeu
22 mai 2013
Le dernier samedi de mai marque la Fête mondiale du jeu (http://www.alf-ludotheques.org/evenements/fete-jeu.php). A cette occasion, les Archives départementales souhaitent mettre à l’honneur les jeux d’antan, en vous faisant découvrir des pratiques anciennes aujourd’hui disparues.
Les jeux constituent un authentique patrimoine culturel : ils sont la vivante illustration des mœurs d’une époque et des valeurs d’une communauté. Dans ses mémoires récemment confiées aux Archives départementales et classées sous la cote 1J 1038, Lucien Marchand nous raconte les souvenirs de son enfance passée à Vireux-Wallerand dans les années 1905, et les principaux jeux auxquels il s’adonnait.
Le jeu du quiné (quinet)
Ce jeu traditionnel se pratiquait avec de longs bâtons de bois dont on se servait pour envoyer au loin un quinet, c’est-à-dire un bâtonnet effilé aux deux extrémités et taillé en forme de cône. D’une longueur de 12 à 15 cm, ce bâtonnet était le plus souvent fabriqué en noisetier, quelquefois en chêne, bois plus lourd mais aussi plus dangereux. L’action de le frapper sur l’une de ses extrémités avait pour effet de le soulever en l’air, le frapper de nouveau au milieu, tout en veillant à ce que son adversaire ne puisse pas le saisir au vol, le troisième et dernier essai le propulsant le plus loin possible à la manière du golf.
Lucien Marchand nous précise que la plus belle place pour jouer était le bas du village, car les risques de casser des carreaux y étaient moindres ! Ce jeu faisait gagner sa vie au vitrier qui passait dans les quartiers, son atelier accroché au dos…
Jeu de la balle au tamis
Cet autre jeu traditionnel, en vogue au début du XXe siècle en Belgique et dans le Nord de la France, s’apparente à l’ancêtre du jeu de paume ou à l’héritier de la famille du tennis. Un gant ainsi qu’une balle servaient de seul équipement au joueur.
Il consistait à envoyer la balle en direction d’un tamis, petit trépied en osier cannelé, posé au centre du terrain. Ces balles étaient réalisées avec du sable pressé entouré de déchets de chanvre, et recouvertes d’une peau blanche cousue.
Parmi les participants, on appelait communément le bon casseur, celui qui envoyait la balle le plus loin possible avec son gant. Le livreur était celui qui lançait la balle avec la paume de la main et le tacheleur lançait une balle difficile à rattraper de par sa faible élévation.
Création d’une culture, fruit d’une histoire, ces jeux d’équipe étaient disputés dans la convivialité, sans brutalité physique, ce qui vient contrecarrer le proverbe bien connu « jeux de mains, jeux de vilains ». Le patrimoine peut s’inscrire tout autant dans la pratique d’un jeu que dans l’écriture ou l’expression corporelle.
Alors profitons de cet événement pour délaisser l'espace d'un instant, consoles et tablettes, pour nous adonner aux jeux d'avant ?
Document en vignette : Jeu de la balle au tamis - cote 1J 1038