L'instruction primaire dans les Ardennes, sous la Monarchie de Juillet

L'instruction primaire dans les Ardennes, sous la Monarchie de Juillet

Comment enseignait-on à Mézières en 1839 ?

Retrouvée dans un fonds d’archives communales, cette affiche présente l’enseignement tel qu’il était pratiqué dans le ressort du comité supérieur de Mézières.

12 articles édictent ainsi les règles à appliquer dans les écoles communales avec pour but d’établir un ordre plus régulier d’enseignement primaire dans les écoles. La durée de la journée dure 7 heures et l’enseignement est sectionné en 3 divisions. En 1839, nous sommes sous la Monarchie de Juillet ; le catéchisme et les prières entament la journée. L’article 7 impose ainsi aux élèves de se mettre à genoux pour la prière, dite à voix haute par l’un d’eux. Quant à l’article 6, il impose propreté des mains et de la tête avec le renvoi de l’élève malpropre, qui encourt de plus une punition.

En ce qui concerne les matières enseignées, la première division alterne catéchisme, lecture, écriture et calcul verbal. Grammaire et arithmétique s’invitent dans les leçons des élèves de la deuxième division, tandis que la composition française et l’analyse de lecture sont réservées aux élèves de la troisième et dernière division. Il est à noter également que les élèves des deuxième et troisième divisions deviennent moniteurs des plus jeunes.

L’affiche précise également quels sont les livres recommandés pour l’instruction primaire, ainsi que les objets de l’enseignement : on voit ici encore le catéchisme et l’histoire sainte notés en tête des enseignements.

Enfin, si l’on prend connaissance des membres du comité supérieur de Mézières en bas de l’affiche, cette dernière ne précise pas combien d’enfants pouvaient être concernés, ni l’âge de ces derniers.

Application de la loi Guizot votée en 1833, ce règlement « particulier » pour les écoles communales du comité supérieur de Mézières a précédé les lois Jules Ferry de 1881-1882, mais à cette époque, pas de laïcité, pas de gratuité, et pas d’obligation… une autre façon d’enseigner sous la monarchie constitutionnelle au XIXe siècle en France.

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