Marchands forains et fêtes foraines
Quels documents d'archives consulter ?
Tout au long du XXe siècle, les nomades et professions ambulantes constituent un groupe de population faisant l’objet d’un fichage par l’administration française. Les marchands forains ne font pas exception à la règle. À côté des documents identifiant ces marchands, certains fonds permettent simplement de documenter sur les fêtes foraines en elles-mêmes qui, rappelons-le, ne constituent qu’une de leurs activités.
En 1912 une loi instaure la tenue de carnets anthropométriques d’identité, technique d’identification mise au point jusqu’alors pour les institutions policières, judiciaires et pénitentiaires, pour servir d’identification de groupes d’individus qui vont être stigmatisés comme dangereux, à l’instar des professions ambulantes et des nomades. Ils étaient imposés aux populations dites nomades de plus de 13 ans et devaient consigner tous leurs déplacements. Ils n’étaient pas individuels mais communs aux membres d’une même famille, ce qui les obligeaient à ne pas s’éloigner les uns des autres. La loi imposait également aux nomades de munir leurs véhicules d’une plaque de circulation spécifique avec le numéro attribué sur le carnet anthropométrique. La loi de 1912 est abrogée par une nouvelle loi en 1969, elle-même abrogée en 2017, et les carnets sont remplacés par des livrets de circulation délivrés aux personnes ayant une activité ambulante. Les Archives départementales conservent ainsi les carnets anthropométriques et les dossiers individuels des forains, nomades et gens du voyage entre 1914 et 2017. Les notices individuelles constituent les pièces intéressantes de ces fonds car elles se présentent comme de véritables fiches d’identité mentionnant l’état civil de la personne, sa description physique, sa situation militaire, ainsi que ses empreintes digitales et des photographies d’excellente qualité, de profil et de face.
Du côté des fêtes foraines, certains dépôts d’archives communales conservent en série I (série du cadre de classement dédié notamment à la police locale et à la police générale) des documents au sujet de l’emplacement attribué aux marchands forains lors des fêtes avec des listes nominatives, parfois des plans, des cartes publicitaires ou encore des photographies des manèges. De même, certains fonds d’origine privée comme celui de Dominique Moiny proposent des témoignages photographiques de la vie des Ardennais dans les années 1950 et 1960, où l’on trouve quelques clichés de fêtes foraines à Charleville. Ces documents sont plutôt exceptionnels mais ils constituent une source iconographique permettant de documenter de manière visuelle une des activités des marchands forains