Retour sur les expositions universelles d'avant guerre

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Au moment de la clôture de l’exposition universelle à Milan le 31 octobre 2015, les Archives départementales des Ardennes vous proposent de découvrir les participations du département à deux  grandes expositions du XXe siècle.

Plus de quatre-vingt communes ardennaises ainsi que le Conseil général contribue par le biais de subventions à la construction d’un pavillon de Champagne lors de l’exposition universelle de 1937 à Paris. Cet événement, officiellement appelé « Exposition internationale des arts et techniques appliquées à la vie moderne », est resté célèbre par la démesure des pavillons des deux plus importants régimes totalitaires de l’époque, l’Allemagne nazie et l’URSS.

Deux ans plus tard, le département s’engage dans un projet plus ambitieux, celui, comme la France cette année à Milan, de construire un pavillon à son nom à l’Exposition du Progrès social. Cette manifestation se tient au Parc des Expositions à Lille et au parc Barbieux à Roubaix à partir de mai 1939. Elle est organisée à l’initiative de l’association des maires du Nord et de l’Est soutenue par le gouvernement et par les quatorze départements du nord et de l’est de la France victimes de destructions lors de la Première Guerre mondiale. Son objectif est dresser l’«inventaire des efforts réalisés dans les départements de la guerre en matière d’hygiène, d’assainissement urbain et rural, de santé publique, d’urbanisme…en faisant apparaître au moyen de réalités concrètes, ce qui reste à faire, en comparant enfin les méthodes, les procédés, les outillages, employés dans le Nord et dans l’Est, dans les autres régions de France, et à l’étranger ».

Une note de présentation du 13 juin 1939 décrit le pavillon des Ardennes, un bâtiment de près de 230 m², en ces termes :

« Le pavillon des Ardennes représente un pavillon de chasse en forêt. Il a en conséquence été placé au milieu d’un des délicieux petits bois de sapins qui garnissent si heureusement le parc Barbieux, sans que d’ailleurs aucun arbre ait eu à en souffrir le moins du monde.

Il s’apparente au pays d’Ardenne et à sa forêt par la simplicité de ses lignes, sa haute toiture en très belle ardoise de couleur variée provenant des réputées carrières de Rimogne et Fumay, et sa construction d’aspect rustique entièrement en bois.

Son caractère dominant est celui que présentent les constructions des Ardennes, celles qui subissent les plus rudes intempéries et où le souci de se protéger du froid, de la pluie et de l’humidité a fait prolonger les toits aussi bas que possible (parfois jusqu’à terre) et revêtir les murs eux-mêmes d’ardoises et de clins de bois.

Intérieurement le pavillon comporte une grande salle, entièrement dallée en ardoise de Fumay, au fond de laquelle se trouve une cheminée monumentale en brique de parement de Rethel.

Cette salle qui normalement serait la salle commune des chasseurs est affectée pour l’exposition à tout ce qui peut rappeler l’Ardenne pittoresque, touristique et cynégétique.

On peut y voir de très belles peintures et de magnifiques photographies des principaux sites ardennais (Rocher des quatre fils Aymon, Les Dames de Meuse, L’Ermitage, Le Roc Latour, etc…). On peut également se documenter sur toutes les ressources touristiques du pays : sentiers jalonnés, itinéraires recommandés, principaux points de vue, curiosités divers, monuments historiques, etc...

Quelques beaux échantillons de la faune qui peuple la forêt (cerfs, sangliers, chevreuils, etc…) sont également exposés, ainsi que toute une documentation précieuse concernant le folklore et les œuvres littéraires inspirées de l’Ardenne.

Enfin quelques panneaux permettent de se rendre compte des efforts réalisés et de résultats obtenus en matière d’hygiène sociale (Préventorium de « La Forêt » à Belleville-sur-Bar, Habitations à bon marché, Dispensaires et laboratoires départementaux etc…)

Les travaux du pavillon ont été exécutés par la Société coopérative ouvrière « Les Charpentiers de Paris » sous la direction de M. Lemasson, architecte départemental D.P.L.G. [diplômé par le gouvernement] et l’ossature du bâtiment a été conçue de telle sorte qu’il puisse être démonté après l’Exposition et monté dans le Département des Ardennes, dans le site fameux de «  La Roche aux sept villages ».

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939 contraint malheureusement le Conseil général des Ardennes à abandonner le projet d’installation de ce pavillon dans le département.

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