La littérature ardennaise à travers les fonds d'archives privées

Femmes et hommes de lettres aux Archives départementales des Ardennes

 

En marge des collections d’archives publiques versées règlementairement par les administrations ardennaises, des documents d’origine privée sont collectés sous forme de don, de dépôt ou d’achat. Ces fonds, provenant d’entreprises, de particuliers ou d’associations, constituent des archives passionnantes : la preuve en est avec les fonds de femmes et d’hommes de lettres ardennais. Tour d’horizon.

 


Fonds Jean-Paul Vaillant (cotes 4J 1-177)

Né en 1897 à Saulces-Monclin, Jean-Paul Vaillant est écrivain et le fondateur en 1925 de la Société des écrivains ardennais et de la revue littéraire La Grive. Ses archives ont été déposées après son décès en 1970. Elles contiennent les dossiers liés à la fondation et au fonctionnement de la Société des écrivains ardennais, à la préparation de la revue La Grive mais comprennent aussi une fructueuse correspondance entretenue avec des gens de lettres et des artistes français et étrangers (André Dhôtel, Charles Braibant, Éva Thomé, Georges Duhamel, Jean Rogissart, Pierre Nothomb, etc.).

 


Fonds Jeanne Mélin (cotes 15J 1-15)

Née en 1877 à Carignan, Jeanne Mélin est une écrivaine pacifiste et féministe. Elle anime des conférences pour la paix et c’est elle qui fait venir Jean Jaurès dans les Ardennes en 1913. Première femme politique à s'être présentée à la Présidence de la République française, elle s’est battue pour l’affirmation des droits politiques des femmes en France. Elle publie trois romans dans les années 1920. Ses archives se composent de documents personnels, comme son journal intime, de correspondance avec des amis, d’écrits littéraires et de documents liés à ses actions féministes et pacifistes.

 


Fonds Jean Rogissart (cotes 19J 1-58)

Né en 1894 à Braux, Jean Rogissart est instituteur de métier. Il occupe une place prépondérante dans le milieu littéraire ardennais, il est notamment au côté de Jean-Paul Vaillant pour fonder la Société des écrivains ardennais. Il publie d’abord des recueils de poèmes puis se fait connaître du grand public lorsqu’il obtient le Prix Renaudot en 1937 pour son roman Mervale et lorsqu’il publie sept volumes constituant la collection des Mamert, une saga familiale ardennaise. Archives personnelles, archives relatives à sa carrière d’enseignant, ensemble de correspondance, notes et œuvres manuscrites originales constituent la richesse du fonds Rogissart.

 

Fonds Jeanine Titeux-Thiry (cotes 111J 1-18)

Romancière, historienne, biographe et artiste peintre, Jeanine Titeux-Thiry a publié de nombreux romans mais également des ouvrages ayant trait à l'histoire de sa famille. Revinoise de cœur et de naissance, elle a été l’épouse de Camille Titeux, maire de la ville et député des Ardennes. Le fonds d’archives, couvrant la période 1975-2011, se compose principalement de sa production littéraire et de son travail de recherche.

 

Fonds Jean Garand (cotes 125J 1-4)

Né en 1915, Jean Garand est professeur d'histoire géographie à Revin, journaliste et écrivain ardennais. Il publie 14 ouvrages et écrit de nombreux articles dans les revues et journaux locaux. Son thème favori d'études porte sur Revin, Fumay et Fépin et il est l'un des pionniers de l'histoire industrielle ardennaise, notamment autour de l'histoire de Jean-Nicolas Gendarme, maître des forges à Vendresse. Couvrant la période 1950 à 1989, le fonds d’archives se compose de coupures de presse et de manuscrits dactylographiés relatifs à l'histoire de Revin et à l'activité de Jean Garand dans cette commune.

 

Fonds Marie-Louise Dromart (cotes 1Num 613)

Née en 1880 à Haybes, Marie-Louise Dromart est femme d’industriel ardennais. Elle développe un goût certain pour la poésie et publie avant-guerre quelques ouvrages, déjà récompensés. Après la guerre, où elle s’est illustrée lors des journées tragiques d’Haybes d’août 1914, Marie-Louise Dromart reprend l’écriture : Sur le chemin du calvaire est son seul ouvrage en prose. Elle se consacre entièrement à la poésie et multiplie les distinctions dans les années 1920. Dans les années 1930, elle devient vice-présidente de la Société des poètes français puis se voit attribuer le titre de maître ès jeux floraux, récompense ultime pour un poète, démontrant la reconnaissance de ses pairs. Ses archives sont conservées à Haybes mais les Archives départementales détiennent une copie dématérialisée (correspondance familiale, œuvres et carrière littéraires, photographies, etc.).

 


Ces fonds ne représentent pas l’exhausitivité des documents disponibles aux Archives départementales des Ardennes sur les acteurs de la littérature ardennaise. D’autres documents existent dans les fonds 1J (documents éparses d’origine privée), Num (documents numérisés), 115J (Société d’études ardennaises) et 131J (association l’Ardenne à Paris).


N’hésitez pas à les consulter en salle de lecture !